22 juillet, Paris.

Il y a eu un homme, qui parlait dans tous les sens, il parlait du coq à l'âne, me séduisait sans vergogne afin que de petites cigognes viennent nous bercer à la nuit.

Il y avait un atelier de peinture au sol mou, de plastique mou, de rebond pratique et de toiles à clous.

Il m'a appelé Jane, il a chanté Gainsbourg comme on chante un poème, il a dit -Dis moi "je t'aime".

Nous avons dormi par terre, comme dans un film adolescent. 

Il m'a dit, je suis peiné... mais tu me rappelles queue - la vie est belle.

J'ai pensé, je suis paumée... Mais il y'a eu cette étincelle quand il m'a serré contre lui.

ON A DANSE LA DECADANSE,

comme on danserais de tout son corps, dans les larmes de mes yeux, dans la salive de ma bouche, dans la douceur de mes bras (puisque je n'aime que moi) il s'est endormi, beau comme un gosse avec une future calvitie. 

Puis il à dit encore, j'ai dit plus tard. 

Il a fait le mort, puis est venu le soir. 

Il m'a dit :

"Tu es venue j'étais très triste j'ai dit oui C'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde Petite fille je t'aimais comme un garcon Ne peut aimer que son enfance"

Je n'ai rien dit. J'ai dit, tu ne me connais pas. D'ailleurs je ne me connais pas non plus. Non je ne pleure pas. C'est le plaisir physique qui me fait ça. Je n'avais jamais ressenti ça. Je n'avais jamais vu quelqu'un comme toi. Je n'avais jamais vu autant de fragilité assumée. Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi passionné. Je n'étais jamais restée aussi silencieuse. Je voudrais rester. Rester là. Je t'aime. Je t'aime, tu me ferais presque m'aimer. Je t'aime. Je t'aime. Tu as la beauté du XVeme. Gyomgyom, je t'aime. 

Doit-on encore dire tant pis ?